Le DART : un nouveau modèle transfrontalier de santé mentale voit le jour à l'Hôpital de Cerdagne pour la Cerdagne et le Capcir
Le DART s'adresse aux enfants, adolescents et adultes souffrants de troubles mentaux majeurs stabilisés, nécessitant un soutien intensif et continu. Le dispositif repose sur une approche centrée sur la personne, la communauté et l'inclusion sociale. Une équipe trilingue spécialisée composée de psychiatres, psychologues, infirmiers et travailleurs sociaux assure des soins en hôpital de jour et des activités de réadaptation communautaire. Les objectifs étant d'éviter autant que possible les hospitalisations, et d'améliorer la qualité de vie des patients et de leurs familles.
Puigcerdà, le 13 mai 2025. Porté par le GCET Hôpital de Cerdagne, en collaboration du Centre Hospitalier Léon-Jean Grégory de Thuir et la Fondation Althaia de Manresa le DART - Dispositif d'Accueil et de Réinsertion Transfrontalier - est lancé. Il s'agit d'une initiative pionnière qui redéfinit les soins en santé mentale sur le territoire de la Cerdagne et du Capcir.
Le projet, fruit de plus de dix ans de travail conjoint entre professionnels des deux côtés de la frontière, vise à apporter une réponse adaptée aux spécificités d'un territoire rural et montagneux, confronté à des difficultés d'accès aux ressources spécialisées, à l'isolement social et à la dispersion géographique.
Forte de 10 ans d'expérience en tant qu'hôpital transfrontalier, l'Hôpital de Cerdagne franchit une nouvelle étape en consolidant son engagement en faveur d'une prise en charge intégrale et de proximité.
Une réalisation unique en Europe
Le lancement du DART coïncide avec le dixième anniversaire de l'ouverture du GECT Hôpital de Cerdagne, l'unique hôpital transfrontalier européen. Durant cette décennie, l'établissement a prouvé qu'une gestion partagée des soins de santé entre deux pays est non seulement possible, mais efficace, représentant un modèle de coopération unique sur le continent. Cette réussite a permis de relever de nouveaux défis, tels que le DART, qui s'inscrit dans une dynamique de collaboration, d'innovation et d'engagement social qui caractérise le projet depuis ses débuts.
Un service de santé mentale innovant et sur mesure
Le DART s'adresse aux enfants, adolescents et adultes souffrants de troubles mentaux majeurs stabilisés, nécessitant un soutien intensif et continu. Le dispositif repose sur une approche centrée sur la personne, la communauté et l'inclusion sociale. Une équipe trilingue spécialisée composée de psychiatres, psychologues, infirmiers et travailleurs sociaux assure des soins en hôpital de jour et des activités de réadaptation communautaire. Les objectifs étant d'éviter autant que possible les hospitalisations, et d'améliorer la qualité de vie des patients et de leurs familles.
La proximité est une valeur clé du DART. C'est pourquoi le dispositif comprend une activité mobile qui intervient dans l'environnement naturel du patient, renforçant ainsi son autonomie, ses liens sociaux et offrant un accompagnement flexible et adapté à l'évolution des besoins du territoire.
Une réponse aux besoins réels de la Cerdagne et du Capcir
Le territoire de Cerdagne et du Capcir présente des caractéristiques uniques : haute montagne, climat rigoureux, population dispersée, et une double réalité culturelle catalane et française. À cela s'ajoute la distance considérable jusqu'aux centres spécialisés les plus proches, situés à Manresa, Perpignan ou Thuir, à plus d'une heure et demie de trajet.
Selon les mots de la direction générale le DART s'intègre pleinement dans la vision propre à notre organisation : offrir des services de proximité dans l'esprit de l'Europe des citoyens, au-delà des frontières. Compte tenu des besoins de déploiement des services de soins, comme c'est actuellement le cas avec la mise en service du DART, il apparaît que le bâtiment actuel de l'hôpital ne sera pas suffisant pour y répondre. Ainsi, le service d'hôpital de jour pour les patients souffrant de pathologies complexes en santé mentale a nécessité une réorganisation de certains espaces qui, de manière transitoire, apportent une solution à la situation. Le Conseil d'Administration a lancé le projet de démarrer les travaux de construction d'un bâtiment annexe à l'actuel, en tant qu'extension de l'hôpital, afin de permettre l'installation définitive du DART et d'agrandir d'autres espaces tels que des salles de travail polyvalentes, des espaces dédiés à la formation et à la coordination transfrontalière. Cela devra également permettre de relocaliser les espaces destinés aux professionnels de garde et de réorganiser les espaces de l'hôpital pour les activités de soins non directement liées aux patients.
Mme Guichard, pour sa part, a déclaré que la collaboration entre les centres de référence est essentielle pour qu'un projet de l'envergure du DART devienne une réalité.
Le Dr. FAR a déclaré que le dispositif s'inscrit pleinement dans le projet et l'esprit transfrontalier. À cet égard, il a souligné que l'aspect transfrontalier représente un travail constant de construction d'un cadre de référence qui va au-delà des visions nationales. Cela requiert des qualités telles que la patience pour trouver des espaces communs, l'intelligence pour décoder des langages et des codes parfois très éloignés, voire opposés, et une véritable volonté de continuer à construire dans le cadre de ce qui représente pour moi l'esprit du projet européen, également en matière de Santé (et de santé mentale). Enfin, la ferme volonté de faire grandir le projet en multipliant les passerelles et les collaborations, y compris en matière de formation et d'accueil des professionnels des deux côtés de la frontière.
Un projet à vocation transformatrice
Au-delà des soins cliniques, le DART a une mission communautaire claire : lutter contre la stigmatisation, renforcer la prévention, favoriser l'insertion professionnelle et éducative, et promouvoir le plus possible le lien social des patients psychiatriques. Il mise aussi sur l'innovation dans les processus de soins, la numérisation sécurisée des dossiers médicaux et l'autonomisation du patient comme acteur principal de son rétablissement.